En tant que nouveau rapporteur pour Mayotte, à la direction générale de la politique régionale et urbaine de la Commission européenne, à Bruxelles, j’ai le plaisir de vous adresser ces quelques lignes.
Dans mon travail, j’accompagne la préfecture de Mayotte qui gère les fonds européens et je suis la bonne mise en œuvre du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) qui soutient financièrement des projets qui ont pour objectif de développer l’économie à Mayotte. Je participe aux échanges et comités de suivi avec les représentants du département et je rencontre les bénéficiaires et des citoyens lors des visites de projet co-financés par le FEDER. Il y a un aspect important de communication attaché à ce métier, car quand je me rends sur place, je donne un visage et une voix à la Commission européenne – qui se trouve à des milliers de kilomètres de Mamoudzou.
Mayotte, en tant que région ultrapériphérique de l’Union européenne depuis seulement 2012, bénéficie pleinement de la solidarité européenne à travers la politique de cohésion qui a pour but de réduire les écarts des niveaux de développement entre territoires européens. L’Europe soutient pleinement le développement économique, environnemental et social au profit du territoire de Mayotte et de ses habitants.
Depuis l’année passée, j’ai le plaisir d’aider l’autorité de gestion de Mayotte à finaliser ses travaux sur le nouveau programme du FEDER pour la période 2021-2027. Le 15 décembre 2022, ce programme d’investissement doté de 347 millions d’euros de FEDER a été approuvé par la Commission européenne. Mayotte est maintenant en mesure de démarrer cette nouvelle période de programmation et de faire des appels à projets auxquels les acteurs économiques locaux peuvent répondre. Il s’agit, en effet, de la deuxième génération de programmes qui sera gérée par le territoire après une toute première expérience pendant la période de programmation de 2014 à2020.
Le programme FEDER 2021-2027 pour le territoire de Mayotte ne vise pas seulement à rattraper des retards structurels en matière d’investissements, en particulier au niveau de l’eau potable et des eaux usées, mais il investit également dans le développement futur de l’île.
À travers ses priorités, ce programme met l’accent sur les infrastructures permettant l’innovation, l’accroissement de l’offre numérique à très haut débit avec la poursuite du déploiement de la fibre optique, l’augmentation de la production d’eau et l’amélioration du traitement des eaux usées, la fluidification des mobilités avec des solutions de transports collectifs urbains et interurbains, l’inclusion grâce aux investissements qui seront réalisés pour de meilleures conditions d’éducation, de formation et d’accès à la santé, sans oublier l’accès au logement. Enfin, le FEDER investit également dans le port et la piste longue de l’aéroport afin mieux connecter le territoire de Mayotte au reste du monde.
Malgré de multiples difficultés, Mayotte est un territoire particulièrement dynamique. Les fonds européens ont pour vocation de surtout favoriser les projets stratégiques les plus structurants afin de produire un effet de levier maximal pour le développement de l’île. Dans le choix des projets à financer, Mayotte devra être sélectif. Les fonds européens devront donc se limiter à soutenir les projets les plus qualitatifs !
La gestion des fonds européens est une belle opportunité pour les régions mais implique également une grande responsabilité car c’est une tâche exigeante.
Pour conclure, je me dois de revenir sur la fin de gestion des programmes de la période 2014-2020. En effet, avant de vraiment pouvoir se lancer dans la nouvelle programmation, il nous faudra mobiliser tous les acteurs – à Mayotte, à Paris et à Bruxelles – pour rattraper les retards dans la finalisation de la gestion du Programme Opérationnel concernant les fonds FEDER mais aussi FSE (NB : Le Fonds Social Européen aide à financer des projets liés à l’emploi, la formation et l’inclusion sociale).
Comme rappelé lors de notre dernière réunion du comité de suivi avec les autorités de Mayotte à Mamoudzou en janvier dernier, la Commission européenne est très inquiète du faible niveau d’utilisation des crédits européens. À ce stade, il y a un risque réel de devoir renvoyer les moyens financiers non utilisés à Bruxelles lors de la clôture des programmes opérationnels 2014-2020. Pour éviter cela, il est indispensable de mobiliser et d’accompagner au mieux les porteurs de projets mahorais qui doivent maintenant très rapidement finaliser leurs projets et dossiers. En effet, d’ici fin 2023 tous les projets devront être opérationnels et soldés pour pouvoir les valoriser vis-à-vis de la Commission européenne au titre de la programmation 2014-2020. Ce délai du 31 décembre 2023 est réglementaire et s’impose à tous les bénéficiaires.
Néanmoins, je reste tout à fait optimise. Il y a de la mobilisation. Mayotte démontre déjà son potentiel et sa motivation à faire sortir de beaux projets d’envergure. L’Europe continuera à soutenir le développement de ce merveilleux territoire.