Interview du colonel Benjamin SOUBRA, chef de corps du RSMA

L’action du Régiment du service militaire adapté de Mayotte (RSMA) est fortement soutenue par les fonds européens, à commencer par le fonds social européen (FSE) qui cofinance les actions de formation dont bénéficient les jeunes volontaires mahorais. Le fonds européen de développement régional (FEDER) a également été mobilisé pour la construction des bâtiments du pôle des métiers du bâtiment. Le colonel Benjamin SOUBRA, chef de corps du RSMA, nous fait l’honneur de répondre aux questions des Actus de l’Europe à Mayotte. 

1/ Colonel, le RSMA de Mayotte est devenu un poids lourd de l’insertion de la jeunesse ultra-marine en difficulté. Pouvez-vous, pour nos lecteurs, retracer en quelques mots l’histoire de cette formidable réussite ? 

Implanté à Mayotte depuis 1988, sous l’impulsion du général Némo, le RSMA a su s’adapter aux spécificités de l’île et aux besoins de la jeunesse. Ses formations professionnelles contextualisées, le développement de ses partenariats avec les entreprises, son adaptation aux évolutions économiques et sociales sont autant d’atouts majeurs qui ont conduit à l’histoire florissante de l’unité (1988-1996), du détachement (1996-2000), du groupement (2000-2013), du bataillon (2013-2018) puis du régiment actuel. Au-delà de cette dimension socio-économique, le régiment est perçu comme un lieu d’accueil, de soutien et d’épanouissement. Le cadre sécurisant qu’il offre, associé à un accompagnement personnalisé fait du RSMA un jardin dans lequel les jeunes viennent cultiver leurs talents. Cette dimension humaine, combinée à une pédagogie innovante est le fil rouge de l’extraordinaire histoire du RSMA à Mayotte.  

2/ Pour un jeune qui serait tenté par l’aventure du RSMA, quelle est la démarche à suivre et quelles sont les conditions pour y être intégré ? 

Le régiment s’adresse aux Français recensés, de 18 à 25 ans, aptes médicalement et ayant un casier judiciaire compatible avec le métier des armes et la formation professionnelle souhaitée.  

Pour postuler, il suffit de s’inscrire sur notre site internet : www.rsma-mayotte.com, ou de venir à la cellule recrutement du RSMA de Combani ou à la Maison du SMA située à Kaweni. La cellule recrutement est disponible par email ou par téléphone afin de répondre aux différentes questions.  

Un dossier recrutement avec différentes pièces à fournir, téléchargeable également sur notre site, est à remplir et à retourner complet avant de débuter le parcours de sélection.  

 

3/ Une fois admis, le jeune volontaire suit un parcours d’insertion citoyenne et professionnelle. Pouvez-vous le décrire brièvement et nous indiquer quels sont les résultats que vous constatez, en termes d’insertion professionnelle, une fois le jeune rendu à la vie civile ? 

Notre formation repose sur une approche tripartite. D’une part, elle offre un cadre de vie militaire avec une pédagogie spécifique favorisant le développement personnel et la discipline. D’autre part, elle propose une approche de l’éducation, alliant savoir-faire techniques, savoir-être relationnels et compétences sociales. Enfin, elle met l’accent sur l’insertion professionnelle, en donnant aux jeunes l’accès à des outils nécessaires pour réussir leur vie active.  

 

En combinant formation professionnelle, éducation civique et encadrement militaire, nous façonnons de jeunes citoyens responsables et autonomes. Grâce à notre approche globale, de nombreux jeunes décrochent un emploi stable et s’émancipent. A titre d’exemple, en 2023, 85% de nos volontaires stagiaires ont obtenu un emploi ou une poursuite de formation qualifiante.  

4/ L’Union européenne, via le Fonds européen de développement régional (FEDER) et le Fonds social européen (FSE), soutient activement votre démarche. Au-delà des chiffres cités plus haut, pouvez-vous caractériser l’apport de ces fonds à votre activité ? 

Le soutien de l’Union européenne s’avère être un élément clé dans le développement du RSMA de Mayotte. Face à la densification de nos effectifs et à un contexte local marqué par de nombreux défis socio-économiques, cet apport supplémentaire nous offre la capacité de renforcer significativement notre rôle moteur dans l’économie mahoraise. En multipliant nos initiatives, en innovant et en adaptant nos programmes de formation, nous sommes devenus un rempart contre la précarité qui offre de meilleures perspectives d’avenir à toujours plus de jeunes. Ces fonds nous soutiennent aussi dans notre démarche d’être bien plus qu’un simple centre de formation mais un véritable tremplin vers l’autonomie et l’épanouissement.  

5/ Votre réussite a valeur d’exemple pour les porteurs de projets mahorais. Si vous deviez choisir 3 mots qui conditionnent selon vous la bonne fin d’un projet soutenu par l’Union européenne, quels seraient-ils ? 

Rigueur, organisation, implication.